Comme nombre d'entre vous mes ami(e)s j'ai traversé, et traverse encore partiellement, les affres de décider ce qui deviendra mon engagement partisan au cours des temps qui viennent. Depuis trois mois que j'anticipais la candidature de François Hollande, heure par heure, jour après nuit, je m'étais fait à l'idée, et à la fierté, de soutenir par avance un si grand homme afin qu'il reste président par le renouvellement de son mandat. Comme vous j'ai assisté à ces quelques minutes d'allocution à l'issue desquelles, n'étant pas suffisamment fin connaisseur de sa personne, je ne m'attendais plus qu'à cette phrase que j'espérais tant qu'il prononce, et je fus déçu. Je ne dois qu'à la présence d'un bon copain, lui aussi socialiste, à l'arrivée de mon fils au bon moment et au sympathique appel qu'on fit pour me changer les idées, de ne pas avoir sombré dans la tristesse que notre président montrait lui-même, alors qu'il s'exprimait. Là encore n'étant pas un habile militant, c'est d'abord son renoncement qui m'est apparu. C'est peu à peu qu'un autre sentiment a pris forme et j'ai presque honte qu'il fallut dans mon cas les médias, une fois n'est pas coutume, pour m'aider à distinguer dans son attitude et ses paroles quelque chose d'exceptionnel et d'une immense sollennité. Ou plutôt, j'étais désapointé de ne pas être parvenu seul à mettre des mots sur ce qu'obscurément je percevais de son très court discours.
Faisant suite à rien ne sert de courir... que j'écrivis il y a deux mois, dans le cadre d'une page sur facebook intitulée chronique d'une victoire anticipée, je pose aujourd'hui cette question : "Quand les sondages donnent depuis plus d'un an Le Pen présente au second tour, qui entendent-ils éliminer par ailleurs, la Droite ou la Gauche ?".
Je ne pense pas que Fillon réussira à endiguer la montée du FN. Il nous appartiendra de soustraire cette engance du second tour, garantissant au peuple français que Le Pen fasse un score aussi minimal que possible, afin de ne pas rafler des sièges en quantité à l'Assemblée Nationale. Finalement c'est nous qui devrons faire tout le boulot et même le plus sale.
C'est sans conteste un des textes qui m'a le plus touché, marqué, dans la durée : "la solitude du coureur de fond".
Publié en 1959 par Alan Sillitoe, dont la voix malicieuse et rythmée s’est tue il y a deux ans (avril 2010), le long monologue subversif de Colin Smith, dans "La Solitude du Coureur de fond ", n’a rien perdu de sa charge émotionnelle, ni de la force de sa révolte individuelle, concentrée autour du sens que l’on peut donner à la notion d’honnêteté, différent selon le côté de la fracture sociale où l’on se trouve.
François Gallix, traducteur du texte et ami de l'auteur.
On s'adapte à tout dans l'existence. Les éventualités du quotidien nous font souvent remettre en question et l'on se surprend à réaliser ce qu'on croyait impensable. L'être humain a cette faculté d'adaptation, qui lui confère un champ de possibilités incommensurables, tant dans le bénéfique que dans le négatif, depuis les comportements qui ont vu certains Hommes devenir sauveur de l'Humanité, jusqu'à des rôles d'architecte de sa destruction. Tour à tour, n'étant ni blanc ni noir, mais à l'instar de la photographie, fait d'une palette de couleurs qui lui sont propres, il oscille entre ses limites extrêmes lorsque telle occasion lui est donnée de briller ou d'assombrir autrui.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi je dis à écouter ce journaliste en économie, que si François Fillon devait devenir le prochain président de la république, à moins d'un miracle on irait droit dans le mur et pour très longtemps. Les spéculations de ce genre ne sont pas la marque de François Hollande. C'est un homme pragmatique, qui depuis cinq ans soupèse chacune de ses décisions en matière économique, sociale et de politique extérieure. Je tiens à rester objectif mais je n'ai pu m'empêcher de souligner certains passages, qui montrent indubitablement à quel point les politiques actuels de droite jouent avec le feu et notre avenir, se moquant bien de ce que peuvent devenir les personnes aux revenus moyens et de surcroît les plus démunis.Y.C. : 7h39, LENGLET-CO avec vous, François Lenglet.F.L. : Bonjour à tous !Y.C. : Un programme économique comme celui de François Fillon, François, a-t-il déjà été appliqué chez nos voisins ?F.L. : Oui, plusieurs pays sont passés par des cures de cette nature. La plupart du temps, soit d'après une crise des finances publiques, c'est le cas de la Suède au début des années '90, ou du Canada un peu plus tard, ou bien après une crise économique, ça c'est l'Angleterre au début des années '80, ou l'Allemagne dans les années 2000. A chaque fois les recettes sont voisines : réduction violente de la dépense publique. Au Canada par exemple, les ministères ont eu l'obligation de réduire leurs dépenses de 25%. C'est pas rien, hein !? Et puis réforme du marché du travail pour introduire de la flexibilité. Et enfin baisse d'impôts sur les entreprises.Non moi ce qui me chiffonne dans tout ça, c'est que nous connaissions de nouveau ces heures où d'ignobles personnages, qui usent de leur pouvoir au sommet de certains États, reçoivent, non seulement des gages de respectabilité, ce dont nous sommes coutumiers du fait, mais plus gravement une légitimité leur octroyant le droit de s'exprimer librement.